Accompagnement du lupus en hypnothérapie

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Je vous propose une série d’articles sur le suivi de consultants que je rencontre. Ici, je vous propose le suivi de Pauline (prénom modifié), sur trois séances que je décrirai sur trois semaines. En février, cette jeune femme a pris contact avec moi, orientée par son médecin avec lequel j’ai l’habitude de travailler. Il venait de lui être diagnostiqué un lupus et c’est dans ce cadre que nous avons débuté son accompagnement, en visio.

À ce moment-là de sa maladie, Pauline avait des douleurs chroniques qui la gênaient, particulièrement au moment du réveil, et une atteinte rénale. Son traitement était en place et elle s’apprêtait à reprendre le chemin des études après une hospitalisation assez longue.

Si son lupus était alors davantage stabilisé, cette maladie évolue avec des périodes de poussée et de rémission : il s’agissait donc, non pas uniquement d’apporter un soulagement à l’instant T de nos rencontres mais également de mettre en place des protocoles qu’elle pourrait suivre au gré de sa maladie et de mettre en pratique un peu d’autohypnose.

Auto hypnose

Comprendre le ressenti de Pauline sur son lupus

Comme pour chaque consultant, il s’agit dans un premier temps pour moi de cerner le ressenti de la personne qui vient me rencontrer. C’est également un moment important : on apprend à se connaitre et le consultant me jauge. Je pose des questions, rebondis sur ce qu’elle me dit. C’est dans un second temps à elle de dégager ce qui lui semble être le mieux pour elle. Après ce rapide entretien pré-hypnotique, Pauline m’explique que ses problèmes de fatigue (un sommeil rendu compliqué par la médicamentation) viennent majorer ses douleurs et le stress qu’elle ressent.

Femme fatiguée

Elle évoque également des difficultés à gérer ses émotions et une colère latente, notamment contre son corps, qui est présente. Quelques crises d’angoisse sont évoquées également. Elle est terrifiée à l’idée de reprendre les cours (trois jours plus tard) après une longue absence. L’idée que sa vie doive changer pour s’adapter à la maladie lui est peu tolérable.

Pour quantifier sa douleur et mesurer son évolution au gré de l’hypnose et de la maladie, je lui propose d’utiliser une grille de cotation et de définition de sa douleur. Outre poser les mots pour elle, pour évaluer et mieux se comprendre, cela me permet de distinguer les ressentis physiques et leur caractérisation pour pouvoir les travailler plus tard en hypnose.

Articulations douloureuses

Ainsi, une fois ces prises d’indices effectuées, très rapidement, nous avons débuté l’hypnose et Pauline, qui n’en avait jamais fait, s’est avérée être réellement productive ! En trois séances, nous avons balayé un certain nombre de ses problématiques et à l’heure actuelle, une quatrième séance n’est pas programmée mais la porte reste ouverte en cas de besoin, bien entendu.

1re séance : émotions, douleurs et lupus

La première séance partait donc pour un travail sur le sommeil, qui était la difficulté qu’elle évoquait et sur laquelle elle souhaitait travailler. La transe hypnotique est facile, malgré la visio, avec de nombreuses réponses corporelles et une capacité à se déplacer dans son esprit et se représenter les choses.

L’enjeu de cette séance était a priori de mieux dormir, comme nous l’avions défini en entretien ; pourtant, lorsque la transe a été installée, c’est la colère qui est venue à Pauline. Nous avons donc été chercher du réconfort en approfondissant la transe. Un souvenir de voyage qui la remplit de chaleur et Pauline s’apaise, son émotion se transforme et la chaleur irradie dans son corps.

Souvenir de vacances

La colère n’est plus là mais dans le relâchement, les douleurs apparaissent. Les coudes et le bas du dos sont touchés à ce moment-là de la séance. C’est le moment de commencer un travail de gestion de la douleur. Pauline note celle-ci à 10/10 à ce moment là de la séance (insoutenable donc), lorsque je la questionne. En remettant du ressenti positif (le même que pour sa colère), la douleur diminue à 8. En modifiant les perceptions, nous descendons à 5. Je lui demande alors de la faire remonter le plus qu’elle peut : elle ira jusqu’à 9 de nouveau.

Finalement, en l’accompagnant sur de nouvelles solutions et essais par rapport à la grille qu’elle a remplie, elle fait redescendre sa douleur à 4/10 et décide de s’arrêter là car c’est suffisamment soutenable pour elle. En continuant de naviguer sur le spectre de sa douleur, une représentation d’elle-même lui apparait : je lui propose alors d’aller rencontrer sa maladie à l’intérieur de son corps. C’est sur cette discussion en elle-même que Pauline termine sa première séance d’hypnose.

Nous discutons très brièvement de ce qui s’est passé pour ne pas mettre trop de rationnel sur tout cela : je lui rappelle en revanche les techniques que nous avons utilisées pour gérer la douleur.

C’est le premier pas vers son autohypnose.

Merci à Pauline qui m’a autorisé à parler de son histoire, de son ressenti et de son vécu de la maladie. Elle aura hésité environ 0,3 seconde, le temps de se dire « si ça peut aider d’autres personnes, c’est bien », alors un énorme merci.

Crédits :

Mains sur le coeur – Photo de Giulia Bertelli sur Unsplash

Fatigue – Photo de Zohre Nemati sur Unsplash

Douleurs articulaires – Photo de Kateryna Hliznitsova sur Unsplash

Souvenir de vacances Photo de Nadine Marfurt sur Unsplash

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