Accompagnement du lupus en hypnothérapie 3
Je vous propose une série d’articles sur le suivi de consultants que je rencontre. Ici, je vous propose le dernier article suivi de Pauline (prénom modifié), sur trois séances (le premier article est disponible ici, et le second ici). En février, cette jeune femme a pris contact avec moi, orientée par son médecin avec lequel j’ai l’habitude de travailler. Il venait de lui être diagnostiqué un lupus et c’est dans ce cadre que nous avons débuté son accompagnement, en visio.
3e séance : l’envie d’avancer et de faire des projets
Notre troisième séance est marquée par un changement dans l’expression des besoins. Il n’y a plus de plaintes sur les gênes directes de la maladie : le sommeil a été mieux géré (quoiqu’elle dorme peu), les douleurs sont en baisse et supportables.
Sa difficulté réside désormais sur la vie avec sa maladie, la fatigue que celle-ci implique et la peur que les projets rêvés soient anéantis, que les bons moments soient impossibles à apprécier à cause des limites imposées par la maladie.
Au moment de cette séance, Pauline approche de la fin de son année scolaire. Le stress ne semble plus être un problème (elle ne l’évoque pas malgré mes questionnements), elle a des projets pour son été, pour l’année suivante. Elle m’explique cependant qu’il lui semble que « tout est dur, qu’il lui faut s’accrocher » pour terminer son année. Elle a été relativement irritable selon elle ces derniers temps, en partie à cause des obstacles qui jalonnent son parcours.
Elle décide qu’elle veut vivre une séance qui lui permette de se sentir bien, d’avancer sereinement jusqu’à la fin de son année scolaire. Nous débutons notre transe, toujours très facilement avec Pauline. Une visualisation du chemin jusqu’à la fin de son année scolaire est faite. Elle convoque les éléments nécessaires pour abattre les obstacles sur la route qui la mène à la fin de l’année scolaire. Le chemin se dégage, la route devient faisable.
Assez rapidement, nous nous éloignons des problématiques de sa maladie pour n’explorer que des éléments relatifs à sa vie personnelle. Elle parvient, en transe, à vivre des moments de plaisirs simples qu’elle m’évoquait en entretien pré-hypnotique et qui lui semblaient inaccessibles à cause des contraintes de sa maladie. Je lui suggère de se remémorer la facilité avec laquelle les choses se mettent en place pour les prochains moments qu’elle voudra vivre avec ses amis et ses proches.
Je termine la séance par une nouvelle projection depuis l’annonce de la maladie jusqu’au présent qu’elle désire, avec ses amis et son compagnon. Tout semble bien se passer. À la sortie de transe, malgré une hypnose agréable, elle me semble encore déconnectée de l’instant, je la questionne et elle me dit être emplie de tristesse, comme quand on veut pleurer mais que ça ne sort pas.
Bien entendu, j’ai dû rater quelque chose lors de mon accompagnement en transe, je n’ai pas perçu un changement d’attitude, n’ai pas assez questionné certainement. Je décide à ce moment-là de la remettre en transe, et lui propose de revenir juste avant que la tristesse ne s’empare d’elle. Pas loupé, à vouloir la faire revenir certainement trop rapidement au présent elle n’a pas pu finir son histoire : elle en revient donc sur la toute fin de la toute dernière scène qu’elle a vécue en hypnose.
« Je n’ai pas envie d’être ma maladie et qu’on me laisse »
Je lui propose de faire pause et de sortir de son esprit pour s’observer : elle se regarde, en train de vivre. Tout va bien, elle sourit. Je lui propose d’avancer un peu le temps tout doucement et de continuer à s’observer. La tristesse arrive : nous commençons alors un travail de décorticage du ressenti, puis je lui demande si elle connait la cause de sa tristesse : « je n’ai pas envie d’être ma maladie et qu’on me laisse ». Nous avons alors fait un travail autour de cette question, jusqu’à reprendre le film qu’elle vivait.
Et cette fois-ci, à la fin, tout va bien : tout le monde sourit vraiment.
Merci à Pauline qui m’a autorisé à parler de son histoire, de son ressenti et de son vécu de la maladie. Elle aura hésité environ 0,3 seconde, le temps de se dire « si ça peut aider d’autres personnes, c’est bien », alors un énorme merci.
Crédits :
Stop – Photo de Luke van Zyl sur Unsplash
Chemin – Photo de Kyryl Levenets sur Unsplash
Pont – Photo de Muhammad Firdaus Abdullah sur Unsplash
Sourire – Photo de Jacqueline Munguía sur Unsplash